L’escalade, le sport outdoor à découvrir

L’escalade, d’abord une nécessité pour explorer montagnes et falaises, s’est transformée en discipline sportive au XIXᵉ siècle. Les premiers grimpeurs utilisaient des cordes et des pitons rudimentaires. Au XXᵉ siècle, l’équipement moderne, comme les chaussons et les coinceurs, a révolutionné la pratique. Avec l’apparition des salles d’escalade, ce sport est devenu accessible à tous, combinant force, technique et stratégie. L’escalade est désormais une activité à part entière, rassemblant des passionnés en quête de défis et d’altitude. Elle reflète un équilibre entre exploration, dépassement de soi et connexion avec l’environnement. Ce sport est aujourd’hui réputé pour sa convivialité et ses bienfaits physiques et mentaux. Partons à la découverte de ce sport aux mille facettes.

Nous allons ici décrire les différents styles d’escalade. Pour trouver un résumé, point par point, rendez-vous au dernier chapitre de l’article.

L’escalade de Bloc en salle

Le bloc est une discipline à part entière de l’escalade. Les parcours, appelés « blocs », se concentrent sur des mouvements techniques et intenses sur une courte distance. Ce sont des petits casse-tête de mouvements à reproduire ou découvrir.

Les salles de bloc sont composées de murs de 4 mètres 50 maximum, équipées de prises de couleur, et de gros matelas afin de réceptionner une chute.

Cette discipline ne nécessite pas de beaucoup de prérequis ni de matériel. Pour une première séance, il vous suffira de vous équiper de chaussons et d’une bonne dose de courage. La location de chausson lors de vos premières séances est possible. Comme vous n’êtes pas assurés (pas de harnais, pas de cordes), les premiers blocs peuvent être impressionnants, mais la hauteur se domestique rapidement.

Escalade de bloc naturel

Le bloc en extérieur nécessite les mêmes prérequis que le chapitre précédent.

En revanche, vous aurez besoin de vous procurer un crash pad, petit matelas de réception que vous porterez jusqu’au spot de grimpe, et que vous déplacerez au fur et à mesure de vos ascensions. Ces derniers peuvent être loués dans beaucoup de salles ou directement sur certains lieux de grimpe connus.

Contrairement à la salle, en extérieur il est fortement recommandé de grimper en étant paré par un collègue. Il s’assurera d’éviter que votre chute ne soit trop violente, en protégeant principalement votre tête, et en déplaçant le ou les crashs pads en fonction de vos déplacements.

Il est conseillé de se procurer le topo du lieu de grimpe, sans quoi il sera difficile de repérer les voies et leurs difficultés. Les voies ne sont plus indiquées par des prises de couleur. Les ascensions nécessitent une découverte de la roche, des prises, au toucher. Cela a souvent pour conséquence de ne pas forcément grimper les mêmes niveaux en salle et en extérieur.

Fontainebleau est considéré comme le lieu principal de l’escalade de bloc en extérieur en France.

L’escalade en voie ou difficulté, en salle

Nous appelons escalade de voie ou difficulté, la pratique de l’escalade en duo avec un dispositif d’assurage (baudrier, corde, mousqueton, etc.). Contrairement au bloc, l’escalade de voie nécessite une initiation. En effet, les parcours empruntés sont beaucoup plus hauts, et toute chute serait donc très dangereuse. Il est donc indispensable de savoir utiliser le matériel de sécurité ainsi que de connaître les techniques d’assurage en cas de chute.

En salle, tout le dispositif de sécurité est déjà en place : les cordes, les dégaines, les matelas, etc. Les voies ont tout à voir avec celle du bloc, mais beaucoup plus longues. L’ascension est donc moins rapide, moins basée sur l’explositivité, mais fait appel à la résistance, au calme, à la réflexion.

En plus de vos chaussons d’escalade, vous aurez besoin des éléments suivants :

• Un baudrier : cet équipement essentiel vous maintient par les cuisses et la taille. Il vous relie à la corde et permet de retenir la chute.
• Au moins un mousqueton. Cette pièce relie le baudrier, le système de blocage et la corde. Au contraire des dégaines, ce mousqueton possède obligatoirement un système de sécurité qui bloque son ouverture intempestive.
• Un système d’assurage, autobloquant ou auto freinant : Le système permet, en cas de chute de la personne que vous assurez, de bloquer la corde afin de retenir votre grimpeur.

La majorité des salles peuvent vous louer ce matériel.

Une fois que vous connaissez et maitrisez les différentes techniques d’assurage, vous êtes un grimpeur autonome. Vous pourrez alors mettre en pratique vos compétences et grimper en toute sécurité dans toutes les salles d’escalade.

2 types d’escalade en voie : en moulinette / en tête

L’escalade en moulinette est souvent la meilleure manière de découvrir l’escalade. En effet, avec cette manière, la corde passe par un relais en haut de la voie et reste toujours tendue au-dessus du grimpeur, ce qui offre un sentiment de sécurité nécessaire quand on commence à appréhender la hauteur. La corde étant toujours tendue, « ravalée » par votre partenaire qui vous assure, les chutes sont alors très courtes.

Le grimpeur n’a alors qu’à se soucier de son ascension, contrairement à l’escalade en tête. Dans ce cas, le grimpeur et l’assureur sont directement reliés, et c’est au grimpeur de passer la corde dans tous les points d’assurage intermédiaires (dégaines), un par un. Les chutes peuvent donc vous faire perdre quelques mètres.

Dans les salles d’escalade indoor, les cordes sont souvent laissées dans la position d’utilisation en moulinette, afin que les amateurs de ce mode puissent grimper. Les amateurs de la tête auront juste à faire tomber la corde au sol afin de commencer.

La grimpe est donc différente. Naturellement, l’assurage l’est aussi. Il est important de connaitre les deux façons de faire. Lors d’une grimpe en moulinette, on ravale le mou pour éviter une chute importante, en tête on donne du mou à son partenaire pour qu’il puisse avancer et s’accrocher aux points intermédiaires.

Les deux styles d’assurages doivent être enseignés par un professionnel en salle ou en extérieur.

L’escalade en tête est souvent décrite comme le Graal en escalade. En effet, c’est le style de grimpe le plus utilisé en falaise naturelle, dans le sens ou en nature, vous serez obligés d’avoir au moins un grimpeur et un assureur capable de faire de la tête. Lors des compétitions d’escalade dite de difficulté (encordée), c’est l’escalade en tête qui est utilisée.
La moulinette ne reste pas moins importante pour beaucoup d’entre nous. Elle permet de grimper sereinement, de travailler des parties de voies difficiles, de grimper plus vite.

Voie ou difficulté en extérieur

Pour comprendre cette discipline en extérieur, référez-vous au chapitre précédent. À cela il faudra rajouter ce qui suit :

La voie en extérieur nécessite plus de connaissances et de matériel qu’en salle. En effet, ce qui est fourni par les salles ne l’est pas en extérieur. Il n’y aura pas de cordes sur place, pas de dégaines et parfois pas de relais (deux ancrages distants d’environ 30 centimètres qui indiquent la fin d’une longueur, permettant de redescendre en toute sécurité). Il n’y aura pas non plus les dégaines préparées à l’avance. Dans ce que l’on appelle les voies équipées, vous ne retrouverez donc que des pitons, vissés solidement dans la roche, permettant d’accueillir vos dégaines et de vous assurer petit à petit, lors de votre grimpe en-tête.

Pour résumer, vous aurez besoin de :

• Un baudrier chacun
• Une corde d’une taille de plus de deux fois la hauteur maximale de la voie
• Une vache, une longe équipée de mousquetons, pour vous accrocher en haut de la voie et d’installer le relais
• Un grand nombre de dégaines, de différentes sortes
• de coinceurs si la voie n’est pas équipée de pitons (nécessite un niveau et des connaissances supérieurs pour une voie qui n’est pas équipée)
• Des mousquetons, pour assurer, pour vous « vacher », un mousqueton en rab
• Assureur/frein/grigri
• De chaussons
• De la magnésie
• Un casque, étant donné que les chutes de pierre ne sont pas si rares que ça.

Lors de vos premières ascensions en extérieur, il est nécessaire d’être accompagné par un professionnel ou par un chevronné d’escalade en extérieur. Il s’occupera, au minimum de monter la corde et d’installer le relais afin de vous faire grimper en moulinette. Si vous grimpez en tête, vous devrez apprendre à poser par vous-même les dégaines au fur et à mesure de votre ascension, vous vacher au dernier point, et pourquoi pas installer un relais.

Pour découvrir les techniques de pose de dégaines, référez-vous à l’article concernant les dégaines.

Vous pourrez ensuite découvrir ce que l’on appelle l’escalade artificielle. Dans cette pratique, ce sera à vous d’installer vos points de progression (la ou il n’y a pas de pitons) grâce à des spits, coinceurs, crochet goutte d’eau, etc.

La grande voie

La grande voie, c’est le nom donné aux voies extérieures qui sont composées de plusieurs longueurs. Quand les voies simples font rarement plus de 40 mètres, les grandes voies peuvent faire 100 mètres, et jusqu’à 1 kilomètre. Inutile de préciser qu’une corde de cette taille serait intransportable, d’où l’intérêt de réaliser l’ascension en plusieurs fois.
Il sera donc nécessaire de savoir assurer en tête, mais également de savoir assurer votre partenaire d’en haut pour qu’il vous rejoigne.

En plus du matériel relatif à l’escalade en extérieur, de nombreuses manipulations spécifiques à la grande voie doivent être connues et maitrisées.

La vitesse

L’escalade de vitesse est une discipline relativement récente. Elle consiste, sur une voie dédiée et aux normes, à grimper le plus vite possible. Le chronométrage commence lorsque la plaque de poids détecte le départ du grimpeur, et s’arrête lorsqu’il touche la plaque de fin.

Les voies officielles sont toutes les mêmes, au centimètre près.
L’assurage est réalisé par des auto-enrouleurs, qui retiennent les chutes automatiquement. L’assurage classique n’est pas réalisable au vu de la vitesse d’ascension des sportifs.

Le free solo

Le free solo est le nom donné aux grimpeurs qui gravissent une paroi sans assurage et sans matériel spécifique.
Au-dessus d’un plan d’eau, le psicobloc, la discipline est un peu moins dangereuse. En revanche certains grimpeurs à la recherche de sensations fortes et de danger grimpent des parois classiques sans s’assurer. Une erreur, une chute, et c’est la mort.

L’escalade en résumé

Bloc en salle

• Une couleur de prise à suivre pour réaliser le bloc
• Ascension non assurée (4,50m max)
• Matériel de base :
  • Chaussons
  • Magnésie liquide ou en poudre

Escalade de bloc naturel

• Nécessite le plus souvent un topo afin de pouvoir repérer les voies
• Nécessite quelqu’un qui peut parer votre chute, ainsi qu’un crash pad pour amortir la réception
• Matériel de base :
  • Chaussons
  • Crash pad
  • Magnésie liquide ou en poudre

Escalade en voie ou difficulté, en salle

• Une couleur de prise à suivre pour réaliser la voie
• Ascension en moulinette ou en tête
• Nécessite un assureur
• Matériel de base (en plus de la corde, des dégaines et des relais installés par la salle) :
  • Baudrier
  • Mousqueton
  • Assureur/frein/grigri
  • Chaussons
  • Magnésie en poudre

Voie ou difficulté en extérieur

• Nécessite le plus souvent un topo afin de pouvoir repérer les voies, compter le nombre de pitons
• Première ascension de la voie en tête (pose d’un relais), possibilité après de grimper en moulinette
• Nécessite un assureur capable d’assurer en tête, et d’un grimpeur capable de grimper en tête, connaissant les manipulations pour installer les dégaines, un relais si la voie n’en est pas équipée
• Matériel de base :
  • Baudrier
  • Corde
  • Une longe avec mousqueton (vache)
  • Un grand nombre de dégaines, de différentes sortes, des coinceurs si la voie n’est pas équipée
  • Des mousquetons
  • Assureur/frein/grigri
  • Des Chaussons
  • De Magnésie en poudre
  • Un casque d’escalade

La grande voie

• Nécessite un topo afin de repérer les voies, connaitre le nombre de dégaines minimales à emporter, le nombre de relais et de longueurs
• Nécessite qu’au moins un des deux grimpeurs sache grimper en tête, connaisse les manipulations et installations de voies.
• Équipements de base :
  • Baudrier
  • Corde
  • Une vache
  • Un grand nombre de dégaines, de différentes sortes, des coinceurs si la voie n’est pas équipée
  • Des mousquetons
  • Assureur/frein/grigri
  • Des Chaussons
  • De la Magnésie en poudre
  • Un casque d’escalade

La vitesse

• Cette discipline se réalise en salle
• Nécessite un mur, une ouverture pour la vitesse, un auto-enrouleur
• Matériel de base :
  • Chaussons
  • Baudrier
  • Magnésie liquide ou en poudre

Le free solo

• Discipline extrêmement dangereuse qui constitue à grimper une voie sans être assurée
• Nécessite une connaissance pointue de l’escalade
• Matériel de base :
  • Chaussons
  • Magnésie